Stratégie anti-vieillissement

S’adapter au vieillissement de la population mondiale plutôt que le craindre

La baisse de la fécondité et le vieillissement de la population, qui toucheront d’ici 2050 la plupart des pays du monde, devraient être considérés comme des évolutions “positives”, à condition de s’y préparer et de s’y “adapter”, ont affirmé des experts réunis à l’Unesco à Paris. Allant à l’encontre des commentaires alarmistes autour du vieillissement de la population mondiale, Hania Zlotnik, chargée de la population au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, estime que “réduction de la fécondité et vieillissement doivent être vus comme le résultat du succès de l’humanité à gérer son avenir de façon responsable et positive”.

 

S’adapter au vieillissement de la population mondiale plutôt que le craindre

Lors des “Entretiens du XXIème siècle” de l’Unesco, mardi soir, la démographe a ajouté que “nos sociétés devront s’adapter au vieillissement inéluctable” dû à la baisse de la fécondité et à l’augmentation de l’espérance de vie, des évolutions “positives”, car un accroissement de la population serait “insoutenable à long terme”.

Aujourd’hui, 6,7 milliards d’habitants peuplent la planète. Contrairement aux prévisions d’explosion démographique lancées par les experts de l’après-guerre, a rappelé le démographe Hervé Le Bras (EHESS/CNRS), “on peut envisager aujourd’hui une décroissance plus nette et plus rapprochée”.

De 2% en 1968, le taux d’accroissement de la population mondiale est tombé à 1,2% aujourd’hui et pourrait atteindre 0,34% en 2050, selon les projections de l’ONU.

En 2050, la population mondiale se situerait entre 7,8 milliards et 10,8 milliards, en fonction de l’évolution de la fécondité, estime Hania Zlotnik. Une fécondité moyenne tendant vers 1,85 enfant par femme donnerait une population de 9,2 milliards.

Mais ce chiffre peut ne jamais être atteint, les prévisions démographiques ayant dû être constamment révisées à la baisse au cours des dernières décennies.

Hors Afrique sub-saharienne, l’espérance de vie va grimper dans presque toutes les régions du monde, même si un écart restera entre l’Asie (76 ans) et l’Amérique du Nord (83).

La baisse de la fécondité va être générale. L’Europe, l’Amérique du Nord, mais aussi l’Asie et l’Amérique latine devraient avoir un niveau inférieur à celui qui permet le renouvellement des générations. Seule l’Afrique aurait encore en 2050 une fécondité supérieure, à 2,5 enfants par femme, souligne Mme Zlotnik.

En Europe, vers 2050, on peut s’attendre à un rapport de 1,4 travailleur par personne dépendante.

Ce n’est pas tant le vieillissement qui pose problème que le déséquilibre de l’évolution, plus rapide au Nord qu’au Sud. “En 2050, une personne sur trois aura plus de 60 ans au Nord, contre une personne sur cinq au Sud”, a rappelé le directeur général de l’Unesco Koïchiro Matsuura, plaidant pour un “partage des savoirs et des ressources entre pays riches et pays pauvres”.

“Les pays riches déjà vieillissants peuvent utiliser leur expérience et leurs ressources pour aider les pays en développement, qui subissent des phénomènes similaires”, soulignait le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une récente conférence internationale à Tokyo.

Le vieillissement commence à être vu de manière moins négative par certains experts. Une étude mondiale rendue publique mardi par la banque britannique HSBC montre que les personnes âgées se révèlent souvent moins une charge qu’un soutien pour l’économie, via les impôts qu’elles payent, le travail bénévole et les aides à leur famille.

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